Après que j’ai quitté l’armée le 12 mai 1971, le sénateur Sam Ervin a continué à travailler pour s’assurer que l’armée reste en dehors de la collecte de renseignements sur les civils. J’avais suivi ces développements et j’avais une opinion sur la législation qu’Ervin avait introduite pour traiter ce sujet. Lorsque de nouvelles auditions sur la surveillance militaire des civils par la sous-commission des droits constitutionnels de la commission judiciaire d’Ervin ont commencé en mars 1974, le colonel Downie s’était retiré à State College, en Pennsylvanie. Chris Pyle, l’auteur des articles du Washington Monthly, travaillait alors comme consultant pour le Comité Ervin. L’ayant rencontré auparavant, il m’a contacté pour savoir ce que je pensais du témoignage du colonel Downie. Downie avait passé toute sa carrière professionnelle dans le contre-espionnage, et je savais que lui et moi étions d’accord sur le rôle à jouer par le contre-espionnage dans le cadre de sa rare mission de perturbation civile. Il se trouve qu’il était intéressé à partager son point de vue, alors j’ai conduit de Chicago jusqu’à son domicile en Pennsylvanie, je suis allé le chercher et je l’ai accompagné à Washington pour les auditions.
Nous avons tous deux eu notre mot à dire sur la législation proposée par Ervin, le colonel Downie mettant à profit sa riche expérience pratique. J’avais des suggestions plus juridiques pour modifier le projet de loi d’Ervin afin d’essayer de corriger certains problèmes que je prévoyais s’il devenait loi. William J. Bowe Témoignage devant la commission judiciaire du Sénat américain sur la surveillance militaire Le sénateur Ervin n’a pas voulu de mes conseils sur la façon de réécrire son projet de loi, et il s’est assuré de créer un dossier lors des audiences qui traitait de mes points au cas où un tribunal aurait à interpréter la loi. Au cours du travail du sénateur Ervin sur les audiences relatives à la surveillance militaire, j’ai eu la chance de discuter en privé avec lui dans son bureau au Sénat. À l’époque, je ne pense pas avoir jamais été autant frappé par une personne. J’en suis sorti avec le sentiment d’avoir rencontré non seulement un homme amical, sérieux et impartial, mais aussi un homme doté d’un intellect hors norme et d’un bon sens encore plus grand.
Plus tard en 1974, les audiences du Sénat sur le Watergate qu’Ervin avait présidées l’année précédente ont finalement porté leurs fruits. Bien que le projet de loi proposé par le sénateur Evin pour réglementer la surveillance par l’armée n’ait jamais été adopté, sa conduite adroite des auditions sur le Watergate lui a permis, ainsi qu’au pays, de remporter une grande victoire. Gravement endommagé par les faits révélés lors des audiences du Watergate, et confronté à une mise en accusation et à une condamnation imminentes par le Congrès, Richard Nixon démissionne de son poste de président le 9 août 1974.
Toujours en 1974, Lawrence Baskir, qui a été conseiller principal et directeur du personnel de la sous-commission des droits constitutionnels de la commission judiciaire du Sénat, a publié un article décrivant en détail le déroulement des auditions du Sénat sur la surveillance militaire. Baskir, Lawrence M. (1974) «
Réflexions sur l’enquête du Sénat sur la surveillance de l’armée
« , Indiana Law Journal : Vol. 49 : Iss. 4 , Article 3. Ce compte rendu exhaustif des auditions offre un regard sophistiqué sur les travaux du Sénat. Il fournit également une autre raison, au-delà de sa performance dans l’affaire du Watergate, d’admirer la décence, les compétences législatives et le sens politique du sénateur Sam Ervin.