Lorsque j’ai réfléchi à ce qu’il faudrait faire pour réaliser correctement l’étude sur le contre-espionnage, il est rapidement devenu évident que je devais sortir du Pentagone et parler directement aux personnes qui étaient ou seraient en train de concevoir, de construire, de tester et d’exploiter le nouveau système d’armes de haute technologie de l’armée alors en cours de développement. Je devais donc d’abord me rendre à Huntsville, en Alabama, où se trouve le siège du commandement de la défense antimissile de l’armée.
Puis je me rendais au Commandement de la défense aérienne de l’Amérique du Nord (NORAD) à Cheyenne Mountain, près de Colorado Springs, dans le Colorado. La partie du voyage consacrée au NORAD m’a permis de comprendre comment le système a été conçu pour fonctionner en temps de guerre. Enfin, je devais me rendre sur l’atoll de Kwajalein, l’extrémité ouest du polygone de tir de missiles des États-Unis dans le Pacifique. C’est là que le système Safeguard a été testé.
Ces voyages ont ouvert les yeux. Bien que ma scolarité ait été largement dépourvue de formation scientifique, je devais acquérir une certaine connaissance du fonctionnement interne de ce système complexe si je voulais comprendre, ne serait-ce que de manière rudimentaire, les menaces de contre-espionnage et de contre-sabotage qui pèsent sur le déploiement et l’utilisation du système. Lorsque je suis retourné au Pentagone, j’avais bénéficié d’une formation technique exceptionnelle en un temps extrêmement court. Les entretiens et les conversations que j’ai eus à Huntsville avec le personnel de l’armée chargé du développement de la sauvegarde ont fait partie de cette formation intéressante et stimulante.