La machine s’affaiblit après la mort de Daley
WAvec le vote anti-Daley ainsi divisé, Daley est réélu lors de l’élection primaire démocrate de février 1975 avec 58% des voix. Singer arrive en deuxième position avec 29%, Newhouse avec 8%, et Hanrahan 5%. Dans un changement frappant par rapport aux règles du jeu habituelles, la part du vote de Daley a été beaucoup plus faible que lors de ses précédentes courses à la mairie. Et cette fois, il a également remporté moins de la moitié du vote afro-américain. Cela annonçait le changement fondamental qui s’est finalement produit lorsque Harold Washington a gâché les chances de Jane Byrne d’obtenir un second mandat de maire et a été élu premier maire afro-américain de Chicago en 1983.
Peu de temps après le décès de M. Daley, les personnes en deuil ont eu l’occasion de lui rendre hommage en passant devant son cercueil, qui reposait dans la veillée funèbre de l’église catholique Nativity of Our Lord, dans le quartier d’origine de M. Daley. On estime à 100 000 le nombre de personnes qui se sont rendues dans cette église du quartier de Bridgeport de Daley. Parmi les personnes en deuil figuraient des partisans politiques tels que le vice-président Nelson Rockefeller, le président élu Jimmy Carter et les sénateurs américains Edward Kennedy et George McGovern. Parmi les personnes qui ont rendu hommage à la mémoire des victimes figuraient également des opposants politiques. Ce jour-là, moi-même et mon beau-frère de l’époque, Bill Singer, avons fait la queue dans le froid pour accéder à l’église.
La mort de Daley a été suivie d’un interrègne de six mois au cours duquel plusieurs conseillers municipaux se sont disputés la suprématie. Le résultat est que Michael Bilandic, conseiller municipal de la11e circonscription de Daley, est élu plus tard en 1977 pour terminer le mandat de Daley.
Bien que Bilandic ait hérité de Jane Byrne de Daley en tant que commissaire à la consommation de la ville, elle n’a pas fait long feu. Lorsque Bilandic s’est prononcé en faveur d’une augmentation des tarifs des taxis, Mme Byrne a non seulement refusé de dire qu’il s’agissait d’un ajustement nécessaire, mais elle l’a également dénoncé comme un « accord secret » néfaste que Bilandic avait « graissé ».
C’est la fin pour Jane Byrne, qui est rapidement licenciée par Bilandic en novembre 1977. Lorsque Byrne annonce quatre mois plus tard qu’elle se présente au poste de maire contre Bilandic, presque personne ne la considère comme une menace sérieuse pour la candidature de ce dernier à sa réélection lors des primaires démocrates de février 1979.