L’armée fantôme de la Seconde Guerre mondiale
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Note du rédacteur: Au cours de l’été 1944, un groupe d’artistes, d’architectes et d’ingénieurs triés sur le volet débarque en France pour participer à une mission secrète. En recourant à la furtivité et à la tromperie, ils se sont efforcés d’induire en erreur les forces ennemies quant à la force et à l’emplacement des troupes américaines. Bien que les efforts fructueux de cette unité vitale soient restés top secrets pendant plus d’un an, la Commission n’a pas été en mesure de les mettre en œuvre.
L’auteur Rick Beyer a écrit l’histoire de l’armée fantôme et décrit ses techniques longtemps secrètes et sa reconnaissance tardive par le Congrès. L’émission est présentée par Jamie Barth de The Cliff Dwellers et comprend des extraits du récent documentaire de PBS.
À propos du documentaire de PBS
La guerre, la tromperie, l’art et la gloire sont réunis dans le film documentaire « The Ghost Army », l’étonnante histoire vraie des G.I. américains – dont beaucoup feront plus tard d’illustres carrières dans l’art, le design et la mode – qui ont trompé l’ennemi avec des chars en caoutchouc, des effets sonores et des illusions soigneusement élaborées pendant la Seconde Guerre mondiale. Le réalisateur Rick Beyer raconte l’histoire remarquable d’une mission ultrasecrète à la fois absurde, mortelle et étonnamment efficace.
En 1944, un groupe de GI triés sur le volet débarque en France avec des camions remplis de chars d’assaut gonflables, une collection massive de disques d’effets sonores et plus d’un tour dans leur sac. Ils ont organisé un spectacle itinérant de tromperie sur les champs de bataille d’Europe, à l’intention des légions d’Hitler. De la Normandie au Rhin, les 1 100 hommes du 23e quartier général des troupes spéciales (l’armée fantôme) ont inventé de faux convois, des divisions fantômes et des quartiers généraux fictifs pour tromper l’ennemi sur la force et l’emplacement des unités américaines. Chaque mouvement était top secret et leur histoire a été étouffée pendant des décennies après la fin de la guerre.
Chaque tromperie exigeait qu’ils se fassent passer pour une unité américaine différente (et beaucoup plus importante). Ces maîtres de la tromperie ont monté un spectacle multimédia en constante évolution, adapté à chaque tromperie. Les hommes se sont immergés dans leur rôle, allant même jusqu’à traîner dans les cafés locaux et à raconter leurs fausses histoires aux espions tapis dans l’ombre. Des camions de sonorisation émettent des sons soigneusement enregistrés d’unités blindées et d’infanterie ; des opérateurs radio créent de faux réseaux de circulation ; des chars, des camions, des pièces d’artillerie et même des avions gonflables sont imparfaitement camouflés pour être tout juste visibles par les services de reconnaissance de l’ennemi.
L’armée fantôme a organisé plus de 20 opérations de tromperie en France, en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne, opérant souvent dangereusement près des lignes de front. Dans les derniers jours de la guerre, ils sont confrontés à leur ultime épreuve : une tromperie le long du Rhin dans laquelle des milliers de vies dépendent de leur performance convaincante. Ce qu’ils ont accompli a été gardé secret pendant près de 50 ans. Beaucoup d’entre eux étaient de jeunes artistes recrutés dans les écoles d’art du pays. Pendant leur temps libre, ils ont peint et dessiné à travers l’Europe, créant ainsi un témoignage visuel unique et émouvant de leur guerre. Des interviews saisissantes et des perspectives historiques d’experts donnent vie à l’histoire d’une mission secrète plus étrange que la fiction et d’une performance artistique éblouissante destinée à sauver des vies.